Voici que les jardins de la Nuit vont fleurir. Les lignes, les couleurs, les sons deviennent vagues. Vois, le dernier rayon agonise à tes bagues. Ma s?ur, entends-tu pas quelque chose mourir? ? Mets sur mon front tes mains fraîches comme une eau pure, Mets sur mes yeux tes mains douces comme des fleurs; Et que mon âme, où vit le goût secret des pleurs, Soit comme un lys fidèle et pâle à ta ceinture. C?est la Pitié qui pose ainsi son doigt sur nous; Et tout ce que la terre a de soupirs qui montent, Il semble qu?à mon c?ur enivré le racontent Tes yeux levés au ciel, si tristes et si doux.